Des techniques thérapeutiques à l’accompagnement de l’être : une réflexion après 30 ans de pratique

un cheminement

Une rencontre fondatrice : l’éveil d’un cheminement intérieur 

Il y a maintenant une trentaine d'années, j’ai eu l’opportunité de rencontrer un sourcier et radiesthésiste, par l’intermédiaire d’un ami. Curieux et enthousiastes, nous souhaitions nous initier à la radiesthésie et à la recherche d’eau. Pourtant, ce que j’ai vécu ce jour-là a été bien plus qu’une simple initiation : cela a marqué le début d’un cheminement de vie. 

Dès notre arrivée, l’accueil fut froid et abrupt. Cet homme, visiblement habitué à écouter autre chose que les mots, nous a immédiatement interrogés sur notre présence chez lui. Après nos explications, il prit son pendule, le passa sur la main de mon ami, et déclara sans détour : "Tu n’as rien à faire ici, ce n’est pas pour toi." Puis, se tournant vers moi, il répéta son geste, avant de se diriger vers sa bibliothèque. Il en sortit un livre et me le tendit : Le Pouvoir bénéfique des mains, de Barbara Ann Brennan. "Ça, c’est pour toi," ajouta-t-il simplement. 

À l’époque, j’étais loin d’imaginer l’impact de cette rencontre. Je n’avais aucun lien avec le développement personnel ou les approches thérapeutiques. Pourtant, deux mois plus tard, je me lançais dans une initiation au massage détente, suivie d’une formation de quatre ans en psycho-somatothérapie par le toucher. 

Cette formation a marqué un tournant. Dès le départ, elle m’a initié à une multitude d’outils, mais toujours avec cette exigence : ces outils n’étaient pas des finalités en eux-mêmes. Ils étaient là au service du patient, utilisés uniquement pour répondre à ses besoins du moment. On nous apprenait à sentir quelle était la bonne approche pour chaque personne, à identifier la zone corporelle impactée ou encore l’émotion qui demandait à être exprimée. Cette manière d’intégrer plusieurs approches dans un processus global d’accompagnement a profondément façonné ma pratique thérapeutique. 

Repensant aujourd’hui à cet épisode, je suis touché par sa justesse. Cela m’a appris que les signes qui se présentent à nous dépassent souvent ce que notre conscient peut comprendre. Cette expérience a aussi profondément influencé ma vision de l’accompagnement thérapeutique : capter cette connexion à l’être, la respecter et la mettre au service des parties de nous qui ont besoin de changer ou d'évoluer est, à mes yeux, la clé d’un véritable cheminement vers soi. 

La thérapie : un accompagnement, pas une simple technique 

Dans ma pratique, je considère les techniques thérapeutiques comme des outils précieux, mais pas comme une finalité. Chaque outil a ses forces et ses limites, et son efficacité dépend toujours du moment où il est utilisé, et du besoin précis de la personne. 

À l’image d’un artisan qui adapte ses outils selon les étapes de construction, le thérapeute doit ajuster ses approches à chaque phase du cheminement du client. Insister sur une seule méthode, quelle que soit la situation, limite l’efficacité de l’accompagnement. Ce qui importe, ce n’est pas l’outil en lui-même, mais la capacité du thérapeute à choisir celui qui résonne le mieux avec la personne dans l’instant. 

L’essence de la thérapie réside donc dans l’accompagnement, dans cette relation d’écoute et de soutien qui permet à l’être de se reconnecter à lui-même. Personne ne guérit personne : la transformation vient toujours de l’intérieur. Le rôle du thérapeute est d’accompagner cette évolution, en respectant le rythme et les capacités d’intégration de chacun. 

Lire les besoins pour un travail en profondeur 

Un accompagnement efficace commence par une lecture fine des besoins de la personne. Certains thérapeutes intègrent aujourd’hui des grilles de lecture spécifiques avant d’entamer tout travail. Ces outils permettent de mieux comprendre où se situe la personne, quelles sphères de son être (physique, émotionnelle, mentale, énergétique ou spirituelle) sont en demande, et quels sont ses objectifs profonds. 

Cette lecture initiale est essentielle pour aller directement au cœur de ce que la personne est prête à exprimer et transformer dans l’instant. Il ne s’agit pas d’imposer une méthode ou de répondre uniquement à un symptôme, mais de travailler en résonance avec l’être. Cette approche garantit un travail en profondeur, aligné avec les capacités d’évolution et les aspirations de la personne. 

Et vous, avez-vous défini votre objectif ? 

Si vous êtes engagé(e) dans une démarche thérapeutique ou réfléchissez à en commencer une, prenez un moment pour vous poser ces questions essentielles : 

1. Quel est mon objectif profond dans cette démarche ? Est-ce un soulagement ponctuel, une libération émotionnelle, ou une évolution personnelle plus globale ? 

2. L’approche ou le thérapeute que je choisis est-il en résonance avec mes besoins actuels et mes aspirations ? 

3. Cette forme d’accompagnement m’aide-t-elle à avancer vers une meilleure compréhension de moi-même et davantage d’autonomie ? 

En vous posant ces questions, vous devenez acteur ou actrice de votre propre évolution. Vous clarifiez vos attentes et vous orientez votre choix vers une approche alignée avec ce qui résonne en vous. La thérapie n’est pas un parcours uniforme : c’est une collaboration unique, où la personne accompagnée et le thérapeute co-créent ensemble un cheminement porteur de sens. 

Conclusion : l’accompagnement comme un art de l’adaptation 

Avec le recul de trente ans de pratique, je vois la diversité des techniques thérapeutiques comme une richesse. Mais leur véritable valeur réside dans la manière dont elles s’intègrent dans une démarche globale d’accompagnement. Être thérapeute, ce n’est pas seulement maîtriser des outils, c’est avant tout savoir écouter, s’adapter, et créer un espace sécurisant où la personne peut se reconnecter à elle-même. 

Accompagner, c’est honorer la capacité de chaque individu à évoluer. Cela demande de capter les besoins profonds, de choisir des approches en résonance avec l’instant, et de soutenir le cheminement unique de chaque personne. Nous ne faisons qu’ouvrir des portes : la transformation vient toujours de l’intérieur. 

Cette vision m’accompagne chaque jour dans ma pratique. Elle me rappelle que la thérapie n’est pas un objectif en soi, mais un chemin vers une plus grande liberté d’être. Et si nous, thérapeutes, pouvons offrir cet espace d’écoute et de résonance, alors nous devenons de véritables accompagnateurs de l’épanouissement de l’être.